-rien. Elle a paru fort étonnée qu’ un étranger voulût acheter un terrain et faire faire une tombeà Marguerite, et elle m’ a signé tout de suitel’ autorisation que je lui demandais.
-croyez-moi, attendez pour cette translationque vous soyez bien guéri.
-oh ! Je serai fort, soyez tranquille. D’ ailleursje deviendrais fou, si je n’ en finissais au plusvite avec cette résolution dont l’ accomplissementest devenu un besoin de ma douleur. Je vous jure queje ne puis être calme que lorsque j’ aurai vu Marguerite. C’ est peut-être une soif de la fièvrequi me brûle, un rêve de mes insomnies, un résultatde mon délire ; mais dussé-je me faire trappiste,comme M De Rancé, après avoir vu, je verrai.
-je comprends cela, dis-je à Armand, et je suistout à vous ; avez-vous vu Julie Duprat ?
-oui. Oh ! Je l’ ai vue le jour même de monpremier retour.-vous a-t-elle remis les papiers que Margueritelui avait laissés pour vous ?
-les voici.
Armand tira un rouleau de dessous son oreiller,et l’ y replaça immédiatement.
-je sais par coeur ce que ces papiers renferment,me dit-il. Depuis trois semaines je les ai relusdix fois par jour. Vous les lirez aussi, mais plustard, quand je serai plus calme et quand je pourraivous faire comprendre tout ce que cette confessionrévèle de coeur et d’ amour.
Pour le moment, j’ ai un service à réclamer de vous.